LGBTQ ICI

L’homosexualité ? Ici, « ça n’existe pas ». Là, « on l’oublie très vite ». Là-bas, « ça commence à entrer dans les consciences ». « Ça commence », trente ans après que l’Organisation mondiale de la santé a retiré l’homosexualité de sa liste de pathologies. 

LGBTQ ICI est une série vidéo. Trois lieux en France : le Pays Basque intérieur, Paris et La Martinique. Trois voix qui mettent des mots sur une problématique que l’on voudrait croire enfin résolue. Trois histoires racontées par leurs protagonistes : Marie, Corentin et Steeve. 

Le 17 mai 1990, l’Organisation mondiale de la santé retirait l’homosexualité de sa liste de pathologies. Trente ans plus tard, 85 % des Français considèrent l’homosexualité comme une « manière acceptable de vivre sa vie », selon un sondage Ifop sur les lgbtphobies. Un chiffre qui témoigne d’une tolérance grandissante vis-à-vis de l’homosexualité. « Il est certain que la situation des personnes lgbt a beaucoup évolué ces dernières années, constate Louis-Georges Tin, militant associatif et fondateur de la Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie. Pourtant, on est loin de l’acceptation sociale véritable, le chemin est encore long. » 

Car si l’on prenait le résultat de ce sondage dans l’autre sens ? Reste ce chiffre : 15 % des personnes interrogées, elles, ne considèrent pas l’homosexualité comme « acceptable ». Soit une personne sur sept. Alors qui, ce collègue que je côtoie sans vraiment connaître ? Cette conductrice de bus, ce barman, cette caissière ? Mon père ? Autant de doutes quotidiens, qui trottent invisibles dans les têtes de femmes et d’hommes mais échappent aux radars de la conscience collective.

Ces questions, Marie, lesbienne ou bi – elle ne sait pas vraiment se mettre une étiquette – se les pose beaucoup. Dans le petit village du Pays Basque intérieur où elle vit, tout le monde se connaît depuis toujours. En couple depuis deux ans avec une femme, elle préfère pour l’instant cacher son amour plutôt qu’être la cible des « commérages », mot qui ne quitte pas sa bouche. L’histoire n’est pas la même pour Corentin, depuis sept ans à Paris, cette ville qui lui a fait accepter puis presque oublier son homosexualité. Quant à Steeve, qui n’a jamais quitté la Martinique, l’insularité constitue pour lui un facteur d’isolement supplémentaire. Plus tard, il voudrait vivre à New York, Montreal ou Paris justement, où il sait l’homosexualité si bien acceptée.

Pour Marie, Corentin et Steeve, la facilité à vivre leur vie sentimentale normalement semble corrélée au lieu de vie, les doutes tantôt exacerbés, tantôt apaisés. Le lieu de vie, « contrainte géographique objective », analyse Louis-Georges Tin :

« La petite communauté rurale, lieu des interactions où tout le monde se connaît, peut faire preuve de bienveillance et de solidarité… Ou bien vous exposer à un contrôle permanent. L’anonymat des grandes villes peut se vivre comme une chance ou comme un inconvénient. »

LGBTQ ICI, c’est Marie dans son petit village du Sud Ouest de la France, Corentin dans la capitale et Steeve depuis Fort-de-France, qui vous racontent leurs quotidiens et leurs doutes.

ÉPISODE 1 MARIE : Au Pays Basque intérieur,
survivre au village et à ses "commérages"

ÉPISODE 2 CORENTIN : À Paris, retrouver la communauté à la nuit tombée

ÉPISODE 3 STEEVE : En Martinique, s'assumer quitte à choquer

Projet de fin d'année CFJ 2020

Juliette Montilly