La notion de mérite est à la base de la Légion d’honneur. En effet, pour obtenir le fameux ruban rouge, il faut faire preuve de “mérites éminents” et d’au-moins vingt ans d’activité. Mais à quoi correspondent ces mérites éminents ? La Grande chancellerie de la Légion d’honneur explique qu’ils diffèrent selon les métiers. “Pour un chef d’entreprise, c’est de la création d’emplois ; pour un universitaire, le fruit de ses recherches ; pour un sportif, faire rayonner l’image de la France”, illustre-t-elle.
Dans la pratique, difficile de savoir comment ils sont évalués… et donc, pourquoi une personne est décorée. Le décret de nomination à la Légion d’honneur, signé par le Président de la République en tant que Grand maître de l’ordre de la Légion d’honneur, ne donne pas d’information à ce sujet. Pour chaque personne, les informations mentionnées comportent sa qualité – par exemple, “directrice-générale de société”, – et le motif de sa nomination. Celui-ci n’est que peu explicite : pour la directrice-générale de société susmentionnée, il s’agit de “52 ans d’activités professionnelles et associatives”.
Pour en savoir un peu plus, il faut remonter le fil ayant mené à cette nomination. Le chemin vers la décoration passe en effet par de nombreuses administrations. Avant qu’une personne ne voit son nom mentionné dans le décret présidentiel, elle doit recevoir un avis favorable du Conseil de la Légion d’honneur. Celui-ci refuse 10 à 15% des dossiers qui lui sont proposés tous les ans, principalement pour cause de mérites insuffisants.
Ces dossiers reçus par le Conseil de la Légion d’honneur, appelés mémoires de proposition, sont envoyés par les cabinets ministériels. Chaque ministère envoie, à l’occasion des promotions du 1er janvier et du 14 juillet, les dossiers des personnes relevant de leur secteur qu’ils souhaitent voir décorées.